
Hiercheuse - 1893
Sculpture en bronze, 47 x 14 cm
Pendant les deux dernières décennies du XIXe siècle, le dur labeur des femmes dans les charbonnages attire l’attention de nombreux artistes. Les femmes qui portent du charbon, poussent des wagonnets ou ramassent le mâchefer sont des sujets souvent traités. La grisaille sans espoir de l’environnement, la condition misérable des femmes et des jeunes filles exploitées touchent les artistes. Chez Meunier, les travailleuses de la mine sont des personnes solides, décidées, qui ont parfois des airs de garçons et qui font partie de sa série des héros des temps modernes. Il les campe dans une pose assurée et monumentale dans ses sculptures et ses peintures. Quand Constantin Meunier découvre le monde de la métallurgie et de la mine en 1878, la vie rude des travailleurs devient son thème préféré.
© Irene Smets et Dirk Vandemeulebroecke
Constantin Meunier
1831-1905
Meunier étudie à l’académie de Bruxelles, où il suit d’abord des cours de sculpture. La tendance prédominante à réaliser des œuvres idéalisées ne l’inspire pas et il se tourne vers la peinture. Il se lie d’amitié avec Charles de Groux. Il peint des sujets historiques et religieux, souvent sur le thème de la vie conventuelle. En 1878, à 47 ans, il découvre le monde de l’industrie métallurgique et minière dans les environs de Liège et au Borinage, visite Charleroi et le port d’Anvers. Cette confrontation avec la vie ouvrière est décisive pour la suite de son œuvre. Il se remet à la sculpture, qu’il juge plus adaptée aux sujets réalistes et sociaux. Il crée ses statues les plus célèbres dans les années 1880 et 1890, notamment Le creuset brisé, Le puddler et Le débardeur.